Une nouvelle ère de communication entre intelligences artificielles
Et si deux assistants vocaux IA n’avaient plus besoin de parler en langage humain pour se comprendre ? C’est le pari réussi de GibberLink, un protocole novateur qui permet aux agents conversationnels IA de se reconnaître et de passer automatiquement à une forme de communication optimisée, basée sur des sons modulés.
Conçu lors du Hackathon ElevenLabs de Londres en 2025 par Boris Starkov et Anton Pidkuiko, GibberLink fait le buzz dans la sphère technologique et annonce un bouleversement dans la manière dont les machines interagiront à l’avenir.
La genèse de GibberLink
L’idée est partie d’un constat simple : lorsque deux IA communiquent entre elles, utiliser la voix humaine est à la fois lent, coûteux en ressources et inutile.
Starkov explique sur LinkedIn : « Dans un monde où des agents IA peuvent passer des appels téléphoniques, il est logique qu’ils puissent identifier qu’ils parlent à un autre agent IA. Générer une voix humaine dans ce cas est une perte de calcul, d’argent, de temps et d’énergie. »
En associant la technologie Conversational AI d’ElevenLabs à ggwave, une bibliothèque open-source permettant la transmission de données via ondes sonores, ils ont créé GibberLink, un système où deux IA peuvent s’identifier mutuellement et basculer vers une communication par sons fréquentiels modulés.
Comment fonctionne GibberLink ?
- Début de la conversation : les IA commencent à interagir en langage humain classique.
- Reconnaissance mutuelle : l’une des IA détecte que son interlocuteur est aussi une machine.
- Activation de GibberLink : elles basculent en temps réel vers un langage sonore codé.
- Transmission de données structurées : via le protocole ggwave, les informations circulent à la manière des anciens modems, mais à grande vitesse et sans erreur.
Durant la démo, l’une des IA devait réserver une chambre d’hôtel pour un mariage. L’autre, jouant le rôle du système de réservation, a reconnu son homologue comme IA, proposé le passage en mode GibberLink, et l’échange s’est poursuivi dans un langage sonore rappelant une mêlée entre modems 56K et R2-D2.
Une vidéo pour comprendre
Dans la vidéo ci-dessous, vous verrez deux IA converser. D’abord en anglais, elles se reconnaissent comme IA, basculent en mode GibberLink, et poursuivent leur échange via des signaux sonores. Les textes affichés à l’écran permettent de suivre la conversation (nombre de clients, dates, etc.).
Pourquoi GibberLink est révolutionnaire
- Gain d’efficacité : jusqu’à 80% plus rapide que le langage humain.
- Moins de coûts : pas besoin de synthèse vocale ou de traitement vocal lourd.
- Moins d’erreurs : les données transmises sont structurées, sans ambiguïté.
- Ouvert et personnalisable : le protocole est open-source et disponible sur GitHub.
Un succès viral et une réflexion éthique
GibberLink a été largement relayé sur les réseaux sociaux par des figures comme Marques Brownlee ou Tim Urban, et même repris par Forbes. Dans un monde où les IA vont interagir entre elles de plus en plus fréquemment (services clients, systèmes autonomes, etc.), cette innovation pose aussi la question de la transparence.
Comment surveiller des machines qui parlent dans un langage inaudible pour nous ? Des outils de contrôle ou de « traduction » pour les humains seront indispensables.
Une porte ouverte sur le futur des communications IA
GibberLink n’est pas un simple gadget de hackathon. C’est un aperçu fascinant de la manière dont les IA pourraient bientôt collaborer entre elles : efficacement, silencieusement, et sans nous. Une avancée technique puissante, qui appelle à la fois fascination… et vigilance.
